La géographie du phénomène de desserrement des ménages en Haute-Savoie montre des différences notables entre les secteurs résidentiels et ruraux d'un côté, et les agglomérations et les zones de montagne de l'autre.

Les secteurs résidentiels et ruraux de Haute-Savoie, notamment l'Albanais, la Semine, le Plateau des Bornes accueillent une proportion relativement faible de personnes seules. Le recours de la voiture y est indispensable, et les logements y sont plus grands qu'en agglomérations, ce qui peut être un obstacle pour les personnes seules, notamment âgées. A l'inverse, les cœurs d'agglomération, mais aussi les zones de montagne comptent des proportions très fortes de personnes seules, pouvant même atteindre 45% de la population (Evian, Collonges-sous-Salève, Annemasse, et même jusqu'à 55% à Gaillard). Les services de santé y sont souvent très nombreux, plus accessibles, et contribuent à la prolongation de l'autonomie des personnes âgées dans leur logement : l’accessibilité potentielle des médecins généralistes à Annecy, en 2020, est ainsi de 5,5 consultations par an contre 2,3 dans le canton de Sciez par exemple.

La rapidité de la dynamique de décohabitation est également très visible dans la quasi-totalité du département, mais de façon beaucoup plus marquée dans certains territoires, en particulier les communes adossées à la frontière suisse et les communes du pourtour du Lac d'Annecy. Ainsi, entre 2014 et 2020, dans la communauté de communes du Genevois la part des familles monoparentales dans les ménages a augmenté de 44,3%. La proportion n'est que de 20,5% dans le Grand Annecy.