D'une manière générale, les alternatives à la voiture sont bien plus présentes en milieu urbain dense grâce à l'existence de réseaux de transports en commun desservant l'ensemble de l'agglomération. Ainsi, 14% des navetteurs des villes d'Annecy, Annemasse ou Thonon-les-Bains utilisaient un transport en commun pour aller travailler en 2020, contre moins de 8% au niveau départemental. On reste toutefois largement en-deçà des 16% de navetteurs utilisant les transports en commun à Chambéry, 30% à Grenoble, 39% à Lyon ou 47% dans le canton de Genève.

Les investissements nombreux assurés par les collectivités (EPCI, département, région) en matière de voies cyclables se voient justifiés par une fréquentation de plus en plus importante au fil des années en Haute-Savoie. Sans exception, tous les sites observés connaissent, sur 10 ans, une hausse de leur fréquentation, en particulier dans l'agglomération d'Annecy, où le réseau cyclable est le plus dense. La voie cyclable Annecy-Sévrier, très emblématique car longeant le lac d'Annecy, a vu son trafic augmenter de 55% de 2013 à 2022, avec aujourd'hui plus de 1,1 million de passages par an. De l'autre côté d'Annecy, la voie cyclable au Petit Port a connu une croissance encore plus vive (+94% de 2013 à 2022) grâce à la poursuite des aménagements cyclables permettant la sécurisation des cyclistes sur toute la rive Est du lac d'Annecy, et qui ont permis là aussi le passage de plus de 1,2 million de cyclistes en 2022.

Par ailleurs, la dynamique récente (2019-2022) semble démontrer une accélération de ce phénomène, et au final la pandémie a eu un impact sur ces déplacements doux bien moindre (-1,4% entre 2019 et 2020) que sur l'automobile (-20%). L'usage du vélo intègre tous les types de déplacement, y compris de loisirs ou par la population touristique, le phénomène concerne également les trajets domicile/travail en milieu urbain : le pourcentage de navetteurs en vélo est ainsi plus du double à Annecy que dans le reste du département (6,5% contre 2,6% en 2019).