La structure socio-économique de la Haute-Savoie et le coût moyen de l’immobilier favorisent l’installation sur le territoire d’actifs possédant un capital et/ou des revenus conséquents, particulièrement dans le Genevois français. Les nouveaux arrivants ont ainsi entre 30 et 45 ans et leurs enfants sont scolarisés, soit en primaire, soit au collège. Avec l'afflux migratoire, en particulier dans le Nord du département, certains équipement scolaires se retrouvent parfois surchargés. La Haute-Savoie est ainsi le 3e département hors Ile-de-France (derrière le Var et la Gironde) possédant le plus grand nombre d’élèves moyen par collège, avec 501 élèves par établissement à la rentrée 2021 (public + privé sous contrat). Dans les collèges publics, on atteignait même une moyenne de 645 élèves à la rentrée 2021, avec certains d'entre eux dépassant les 1000 élèves (1071 à Ville-la-Grand, 1099 à Annemasse).

Cette situation d'engorgement explique les investissements massifs actuels du Conseil Départemental (1 milliard d'euros programmés) pour la construction de 13 nouveaux collèges et la réhabilitation de 17 autres d'ici 2028. Un nouveau collège a ouvert à Vulbens (700 élèves) à la rentrée 2023 pour optimiser les déplacements et mieux répartir les collégiens du Genevois, jusqu'ici tous scolarisés dans l'un des deux collèges de Saint-Julien-en-Genevois. Un nouveau collège à Saint-Cergues (750 élèves) doit ouvrir ses portes à la rentrée 2024 et désengorger les autres établissements de l'agglomération d'Annemasse. A noter qu'à l'inverse, certains collèges ont vu leurs effectifs se réduire très fortement en zone de montagne (-14% en 10 ans à Samoëns, -20% à Abondance, -22% à Megève).

Plus l'âge des enfants scolarisés baisse, plus la tension sur l'évolution démographique se fait sentir. En effet, alors qu'entre la rentrée 2019 et la rentrée 2021, les effectifs des collèges progressaient de 1,8%, ceux de l'élémentaire ne croissaient que de 0,1%, et ils reculaient même de 6,3% en maternelle. Il s'agit là d'un phénomène directement lié à la difficulté d'installation des actifs les plus jeunes sur notre territoire au regard notamment du coût de l'immobilier, mais aussi de l'impact du recul généralisé de la natalité qui commence à avoir des effets sur la réduction d'effectifs des équipements scolaires, à commencer par la maternelle.