La voiture demeure très largement le moyen de transport privilégié des Haut-Savoyards. Aujourd'hui, 90% des ménages haut-savoyards disposent d'au moins une voiture, ce qui place la Haute-Savoie au 7^e rang des départements les plus équipés, derrière des départements au profil moins urbanisé tels que la Vendée, les Landes, les Gers, le Tarn-et-Garonne ou l'Ardèche. Le point commun de ces départements est d'être situé à une faible distance d'une grande métropole (Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon). A cet égard, la proximité de Genève pour la Haute-Savoie, et son pouvoir d'attraction lointaine, est logiquement générateur d'une mobilité de grande ampleur sur quasiment tout le département.

L’évolution des parts modales dans les usages domicile/travail démontre en même temps le développement notable de la pratique des modes doux. La part modale des transports en commun a progressé de 64% entre 2006 et 2020, avec une accélération en 2020 qui peut être imputable au déploiement de nouvelles lignes structurantes de transports collectifs tels que le Léman Express, mais aussi à l'impact des confinements pendant la pandémie Covid-19 qui a proscrit les déplacements routiers à l'exception de déplacements de première nécessité, qui peuvent être effectués en transport en commun. La part modale des deux-roues a également progressé de 57% de 2006 à 2020, avec notamment +43% pour les vélos et VAE entre 2017 et 2020.

Au final, le poids de la voiture s'est réduit de 3 points en 14 ans (79,5% à 76,5%). La Haute-Savoie se situe ainsi dans le Top 10 français du recul de l’usage de l’automobile dans les trajets domicile/travail entre 2014 et 2020. Le recul de la place de l’automobile reste cependant particulièrement lent et peu perceptible dans les trafics. D'autant plus que le parc de véhicules particuliers continue de s'accroître à un rythme soutenu en Haute-Savoie (+18,9% en 10 ans, et +1,3% entre 2021 et 2022), deux fois plus rapide que l'évolution nationale (+8,9% en 10 ans, et +0,6% entre 2021 et 2022) . Cependant, un regard plus large sur les déplacements – au-delà du simple déplacement domicile/travail – indiquerait un développement encore plus notable des alternatives à la voiture, y compris de la marche, comme le constate le CEREMA dans les nombreuses études de mobilité réalisées depuis la fin du confinement de 2020. Cette période récente a aussi été propice au développement du télétravail qui pourra avoir également un impact positif sur la réduction du nombre de déplacements professionnels.