Le logement : un défi majeur

29 052 foyers demandent à intégrer le parc locatif social début 2023 (7,5% des ménages)

Les coûts immobiliers de la Haute-Savoie, parmi les plus chers en France, rendent l’accès au logement très difficile pour de nombreux ménages qui ont des revenus inférieurs au plus grand nombre. Nombreux sont ceux qui se tournent vers le parc locatif social pour trouver une solution accessible et pérenne. Même des ménages avec des revenus plus élevés se tournent vers le logement social : 26% avaient des revenus supérieurs à 60% du plafond de ressources PLUS en 2012; ils sont désormais 39%.

Le nombre de foyers demandeurs, qui avait connu une stagnation entre 2019 et 2021 est reparti à la hausse depuis 2021 avec une augmentation de 19% en deux ans. Sur une période plus longue, la demande a augmenté de 86% en 10 ans alors que la population n’a augmenté que de 12% dans le même intervalle. En conséquence, les délais d’obtention d’un logement social sont toujours plus longs: 18 mois en moyenne (contre 13,6 mois début 2010). Il faut dire que l'inadéquation persiste entre l’offre de logements sociaux et la demande et explique également le maintien de la demande à un niveau très élevé. Ainsi, la livraison de logements financés en PLAI ne représente que 28% de l’ensemble des livraisons alors que 61% des ménages sont éligibles à ce type de logement social.

En Haute-Savoie, le délai anormalement long pour bénéficier d'un logement est fixé à 36 mois. Début 2023, 14% des foyers demandeurs dépassent ce délai. Les territoires les plus concernés par ce dépassement sont l’agglomération d’Annecy et les bords du lac d’Annecy, ainsi que l’agglomération d’Annemasse et la Vallée de Chamonix. Dans certaines communes, on trouve plus 20% de demandes de plus de 36 mois (24% à Ville-la-Grand, 23% à Ambilly ou Gaillard); Annecy en compte 19%. La pression est moindre dans le Chablais, l’Albanais, le Genevois et la Moyenne Vallée de l’Arve. Elle n’en reste pas moins élevée en comparaison à d’autres départements. En effet, le taux de mobilité dans le parc locatif social est extrêmement faible (7,9%), bien loin du niveau régional (10,1%) et national (9%). De plus, le parc locatif social haut-savoyard (11,4% des résidences principales) est largement moins étoffé en France (17%) ou qu’en Auvergne-Rhône-Alpes (16%), ce qui rend nécessairement moins fluides les parcours résidentiels.

Les agglomérations d’Annecy et d’Annemasse apparaissent ainsi comme les deux pôles qui concentrent la grande majorité de la demande locative sociale, ce qui y crée un engorgement des dossiers. La Vallée de Chamonix obéit à une logique différente: la demande y est moindre mais la mobilité y est très faible.

Évolution du nombre de ménages demandeurs de logements sociaux en Haute-Savoie  selon leur condition d'éligibilité 

Sources: ADIL 74, SNE

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