La distance entre le domicile et le lieu de travail est, le plus souvent la conséquence d’un arbitrage financier des ménages entre coût de l’immobilier et coût du transport : les zones les plus proches des lieux d’emplois sont celles dont le coût de l’immobilier est le plus élevé,  et inversement, les plus éloignées les plus accessibles financièrement. Avec un prix de l’essence à 1,8€/litre et des écarts de prix au m² dépassant les 2500 € entre les secteurs anneciens et frontaliers d’un côté, et les zones rurales du centre et de l’Ouest du département, de l’autre, la solvabilité des ménages et l’arbitrage économique sont toujours en faveur de l’automobile.

On constate dès lors une hausse importante des distances domicile/travail entre 1999 et 2019 dans les espaces périphériques aux bassins d'emploi d'Annecy et Genève (le Haut-Rhône, la Vallée Verte, le Sud du lac d’Annecy, la Moyenne Vallée de l'Arve) alors que les communes frontalières et les cœurs des bassins d'emploi restent relativement stables. Au final, la distance médiane domicile/travail pour un Haut-Savoyard a doublé entre 1999 et 2019, passant de 5 à 9,7 km. Bien qu'un léger ralentissement soit perceptible depuis quelques années, le nombre de kilomètres parcourus par l’ensemble des navetteurs a augmenté de 40% en 10 ans, et la durée passée dans les transports de 27%. Cela représente, chaque jour, plus de 15 millions de km parcourus, et 269 000 heures passées dans les transports, le plus souvent aux mêmes plages horaires. Les impacts sur les milieux comme sur la vie quotidienne sont donc considérables.