A l’échelle nationale, avec un taux de 77,9 emplois pour 100 actifs occupés en 2020, le département de la Haute-Savoie a le troisième taux le plus faible de Métropole aux côtés de territoire ruraux proches de villes importantes (l’Ain, l’Eure, l’Ardèche) ou de départements de la grande couronne d’Île-de-France dont les emplois se situent, pour la majorité, à Paris ou dans les Hauts-de-Seine.

La Haute-Savoie présente donc la particularité d'avoir une croissance de l'emploi local, mais surtout d'une croissance de la population active qui est plus forte : la disproportion entre le nombre d'emplois et le nombre d'actifs ne cesse de s'accroître, accentuant la dépendance économique du département en particulier envers Genève, et le sentiment de plus en plus développé que la Haute-Savoie se transforme en département-dortoir. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si c'est dans le Genevois Haut-Savoyard que l'on constate le recul le plus fort du ratio emplois / actifs occupés, et en particulier dans les territoires ruraux plus éloignés du cœur de l'agglomération (-67% à Eloise entre 2009 et 2020, -66% à Chavannaz, par exemple), ou dans les communes résidentielles adossées à la frontière, et dans lesquelles l'emploi est devenu quasiment exclusivement frontalier (-47% à Bossey, -49% à Ambilly).

A contrario, certaines communes rurales bénéficient parfois d’installations d’entreprises ou de grands équipements dans des zones d'activités qui s'y sont développées grâce à la mobilisation de foncier plus accessible (+32% à Chavanod grâce à la zone Altaïs, +192% à Juvigny grâce au Technosite Altéa, +123% à Contamine-sur-Arve grâce à l'hôpital de Findrol). Les stations de ski connaissent également une amélioration du ratio emplois / actifs occupés grâce à la combinaison du développement des emplois touristiques et du recul de la population permanente (+12% à Chamonix, +26% à Megève, +15% à Morzine, +19% à la Clusaz).