Les activités présentielles sont les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu'elles soient résidentes ou touristes.

Sur le temps long, les emplois dans la sphère présentielle progressent sans discontinuer en Haute-Savoie depuis 1975, passant de 51,1% des emplois en 1975 à 67,5% en 2020. Le nombre d'emplois de la sphère présentielle a ainsi progressé de 57% en 30 ans dans le département, contre à peine 4,8% pour la sphère productive, dont le poids s'est logiquement réduit. Cette progression traduit l'essor des activités à destination des habitants, en particulier dans les cœurs d'agglomération ou dans les communes abritant de grandes zones commerciales. Ainsi, Annecy, Annemasse, et Thonon-les-Bains accueillent chacune plus de 10 000 emplois de cette sphère présentielle. Le commerce occupait 44 750 emplois salariés privés fin 2022 avec une progression de 12% en 10 ans ; l'hôtellerie restauration occupait de son côté 28 309 emplois salariés privés, avec une progression fulgurante de 53% en 10 ans.

La sphère présentielle reflète aussi l’attractivité touristique du département, et toutes les stations de ski en dépendent dans des proportions considérables (commerce, hôtellerie restauration, etc.): elle peut représenter jusqu'à 95% des emplois aux Contamines-Montjoie, 92% à Châtel ou 91% à Arâches.

La sphère présentielle a l’avantage de ne pas dépendre de donneurs d’ordre extérieurs: son développement est uniquement le fait de la consommation de la population résidant sur le territoire. Elle est par conséquent moins vulnérable aux crises de production et n’est par définition pas délocalisable. Cependant la crise sanitaire du Covid-19 a rappelé à quel point la consommation des ménages est le véritable moteur de cette économie circulaire: les épisodes de confinement ont mis à mal l’ensemble des services à la population et l’activité commerciale traditionnelle, sans parler des longues périodes de fermeture administratives pour de nombreux équipements (restaurants, cinémas, musées, domaines skiables, etc.).

Le développement économique endogène se traduit également dans les investissements des entreprises: entre 2000 et 2020, 55% des surfaces commercialisées dans les zones d'activités du département servent à accueillir des activités qui sont déjà présentes dans le bassin d'emploi, quand à peine 2% proviennent de l'extérieur de la Haute-Savoie.