La crise du Covid-19 a eu pour impact de fermer les domaines de ski alpin lors de l'hiver 2020-2021. Pourtant, la fréquentation touristique du département n'a pas été nulle, loin s'en faut : elle a chuté de 64% par rapport à 2019, mais c'est tout de même 6,4 millions de nuitées qui ont été passées en Haute-Savoie lors de cet hiver.

Cet hiver a mis en lumière les pratiques alternatives au ski alpin dans les stations haut-savoyardes. Ainsi, on a pu relever un report de la pratique du ski alpin vers le ski nordique : le nombre de journées ski de fond a augmenté de 83% par rapport à l'année 2019-2020 (827 544 journées). Deux ans plus tard, on constate un certain retour à une situation d'avant-crise, en termes de pratique du ski de fond : la fréquentation des domaines nordiques en 2022-2023 n'était plus que 3% supérieure à celle de 2019-2020, assez éloignée de l'engouement croissant pour le ski nordique que l'on avait pu observer avant la crise sanitaire (+52% entre 2017 et 2020).

Toutefois, on ne peut plus considérer que le ski alpin est l'activité exclusive des vacanciers. La fréquentation des domaines de ski alpin lors de l'hiver 2021-2022 a bien été la plus élevée depuis 8 ans (12,8 millions de journées skieurs), mais elle reste dans une moyenne de fréquentation sur le plus long terme. Le ski alpin fait figure de produit d'appel, autour duquel gravitent un nombre croissant d'activités qui sont proposées aux vacanciers. C'est bien cette diversification de l'offre qui explique la croissance des emplois touristiques dans les stations: le nombre d'emplois salariés privés a augmenté de 64% depuis 2006, pour atteindre 31764 emplois en 2021, dont 7730 emplois saisonniers. Cette croissance a été 30 fois plus rapide que dans les autres secteurs d'activités. La restauration traditionnelle emploie 33% des salariés du tourisme, l'hôtellerie 20% et la restauration rapide 11%, quand les remontées mécaniques n'en emploient que 12%.