La population des stations n'a augmenté que de 1,6% en 10 ans. La spécificité de ces communes, tant sur le marché immobilier que sur le coût de la vie en général, associé à des revenus modérés pour les résidents permanents, présente des contraintes fortes qui ne peuvent être compensées qu'à la condition de miser sur les solidarités familiales, quand elles existent.

De nombreuses communes, en particulier les plus chères, ont ainsi vu leur population décliner inexorablement, parfois depuis plusieurs décennies. Megève comptait 5295 habitants en 1982, mais plus que 2961 en 2021 (-44%). Chamonix est passé de 10109 à 8642 habitants de 1999 à 2021 (-15%), Morzine de 3028 à 2660 habitants de 2001 à 2021 (-12%). Les logements libérés ne sont pas vacants pour autant; ils ont été dans la plupart des cas transformés en résidences secondaires.

Logiquement, ce recul démographique se ressent également sur la vie communale, et en particulier sur la fréquentation des établissements scolaires. Entre 2004 et 2021, les effectifs en classe de maternelle ont été réduits de 18,9%, ceux des classes en élémentaire de 11,9%, et ceux du collège de 10,3%. Seuls les effectifs de lycée ont augmenté (+7,3%), mais cette hausse s'explique par la venue d'élèves de l'extérieur du territoire pour suivre des enseignements spécialisés (formation bi-qualifiante ski et alpinisme à Chamonix, notamment).

Le recul de la population jeune a également pour effet d'accélérer le vieillissement de la population des stations. 17% de la population de Megève est âgée de 75 ans ou plus, 12% à Samoëns ou à la Clusaz par exemple, quand la moyenne en Haute-Savoie n'est que de 7,8%.